Peugeot Invest

2024

Moneta a depuis un certain temps engagé un dialogue avec la direction de Peugeot Invest au sujet de la décote qui est clairement excessive et d’un certain nombre de sujets de gouvernance, qui marquent une détérioration depuis quelques années. Peugeot Invest est contrôlée à hauteur d’environ 80% du capital et d’environ 89% des droits de vote par Etablissements Peugeot Frères (EPF), la holding de la famille Peugeot. Il nous semble aujourd’hui, et ce constat est partagé par Sycomore et l’ADAM (Colette Neuville) que la société soit dirigée dans l’intérêt du majoritaire et des dirigeants, sans tenir suffisamment compte de celui des actionnaires minoritaires, d’où l’importance de la décote du cours de bourse par rapport à l’actif net.

La stratégie à date n’a pas fait la preuve de son efficacité ces dernières années pour les actionnaires minoritaires, comme en témoignent les échecs marquants des investissements dans Orpea et Signa et le creusement significatif de la décote.

Il est désormais nécessaire de concentrer le projet sur la création de valeur au profit de tous les actionnaires : cela implique une focalisation sur le cours de bourse et non plus seulement sur les actifs nets, autrement dit agir sur la décote, ainsi qu’une amélioration de la gouvernance..

C’est pour cela que Moneta, conjointement avec Sycomore et l’ADAM présentent un certain nombre de résolutions à la prochaine Assemblée Générale de Peugeot invest qui se tiendra le 24 mai 2024.

La politique actuelle de dividende ne permet pas aux minoritaires de profiter de la valorisation de la société. Pour traiter ce problème, Moneta, Sycomore et l’ADAM proposent à l’assemblée générale de décider que la société s’inspire des meilleurs pratiques de place concernant la politique de dividende des sociétés holdings, avec l’instauration d’un dividende de 2,5% de l’ANR dès 2024 au titre de l’année 2023 et de 3% de l’ANR dès 2025 au titre de 2024, avec objectif de dividende constant a minima.

Il n’y a pas d’alignement entre les intérêts des dirigeants et ceux des actionnaires. La rémunération des dirigeants n’est absolument pas affectée par la décote (qui ne cesse de s’accroître) du cours de bourse par rapport à la valeur d’actif. C’est pourquoi Moneta, Sycomore et l’ADAM proposent que l’introduction du cours de bourse et la réduction de la décote (par rapport à un échantillon de comparables) dans les critères de rémunération (i) soient inscrits dans les points à l’ordre du jour et (ii) fassent l’objet d’une demande de l’assemblée générale auprès du conseil d’administration

Les administrateurs sont très peu intéressés à la valeur de l’action. En effet, le nombre d’actions qu’ils doivent détenir (article 9 des statuts) est très faible (100 actions soit 20% seulement du montant moyen d’une année de jetons de présence, considérée comme devant être la norme minimale). C’est pourquoi Moneta, Sycomore et l’ADAM proposent de porter ce nombre à 500 au minimum, ce qui implique une modification des statuts.

La transparence sur les conflits d’intérêts est insuffisante. Il existe dans Peugeot Invest un certain nombre de conflits entre majoritaire et minoritaires, à propos notamment des charges que la société supporte au bénéfice de l’actionnaire majoritaire - comme la redevance de marque récemment instaurée ou encore les conventions de trésorerie, les loyers, le partage du personnel juridique et financier -. C’est pourquoi Moneta, Sycomore et l’ADAM demandent au conseil d’administration plus de transparence sur les conventions entre la société et l’actionnaire majoritaire (vote séparé des différentes conventions soumises à la procédure des conventions réglementées, rapport plus explicite et argumenté des commissaires aux comptes sur ces conventions, informations sur les autres conventions conclues avec l’actionnaire majoritaire et considérées comme normales et conclues à des conditions courantes).

Enfin, le fonctionnement du conseil d’administration n’est pas évalué de manière indépendante, ce qui ne permet pas d’identifier les dysfonctionnements en vue d’y remédier en améliorant la gouvernance. C’est pourquoi Moneta, Sycomore et l’ADAM proposent que l’assemblée générale demande au conseil d’administration : (i) de confier la procédure d’évaluation aux seuls administrateurs indépendants et tous les 3 ans à un organisme extérieur spécialisé choisi par eux seuls et (ii) de prévoir dans le règlement intérieur une réunion des administrateurs, particulièrement des indépendants, au moins une fois par an, hors la présence des dirigeants.

Les demandes de Moneta, Sycomore et de l’ADAM, sont raisonnables et justifiées. Elles sont formulées pour le bien de tous les actionnaires et, si suivies, ce que nous espérons, serviront la valorisation de la société aussi au bénéfice de l’actionnaire majoritaire que nous invitons à les soutenir.